En Europe, l’hypothyroïdie avérée touche entre 0,2 % et 5,3 % de la population générale et survient principalement chez les femmes, particulièrement après la ménopause. En France, ce sont 2,5 millions de français qui sont aujourd’hui touchés. Elle se produit lorsque la thyroïde ne parvient plus à sécréter suffisamment d’hormones thyroïdiennes – thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3) – essentielles à la régulation du métabolisme et d’autres fonctions importantes de notre corps, comme la croissance et la fertilité.
Les premiers symptômes de l’hypothyroïdie peuvent apparaître de manière très progressive mais au fil du temps ils deviennent de plus en plus persistants. Ils sont souvent légers et non spécifiques :
L’hypothyroïdie peut être classée en deux catégories principales, selon ses causes :
L'hypothyroïdie primaire, la forme la plus fréquente, lorsque la glande thyroïdienne est endommagée ou lorsqu’elle ne fonctionne pas parfaitement et ne sécrète donc plus suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Elle peut être due à :
L’hypothyroïdie secondaire survient en revanche lorsque l’hypophyse, qui se trouve à la base du crâne, ne produit pas suffisamment de Thyroid Stimulating Hormone (TSH), hormone qui stimule la thyroïde pour sécréter les hormones thyroïdiennes, ou quand l'hypothalamus produit une quantité insatisfaisante de Thyrotropin Releasing Hormone (TRH). Cet état peut être dû à une lésion ou à un cancer qui endommage l’hypophyse, à une intervention chirurgicale, à la radiothérapie, ou encore à des maladies génétiques.
Le médecin effectuera un examen clinique afin d'identifier d'éventuels symptômes et palpera le cou, puis il prescrira une prise de sang afin d’évaluer le fonctionnement de la thyroïde. En cas d’hypothyroïdie, le résultat affichera un taux élevé de TSH (l’hormone sécrétée par l’hypophyse qui contrôle la production des hormones thyroïdiennes) et un faible niveau de T3 et T4. On parlera d’hypothyroïdie avérée.
Il existe également une autre forme d’hypothyroïdie, dite hypothyroïdie fruste, où le taux de TSH est anormal, mais les hormones thyroïdiennes sont normales. Dans ce cas, le patient ne présente généralement aucun symptôme.
Lorsque l’hypothyroïdie est confirmée, d’autres examens sont prescrits (par exemple le dosage des anticorps antithyroïdiens – anticorps anti-peroxydase thyroïdienne [Anti-TPO], anticorps anti-thyroglobuline [Anti-TG], anticorps anti-récepteur de la TSH [anti-RTSH] – une échographie, etc…) pour identifier la cause de la maladie et mettre en place un traitement approprié.
Le traitement pharmacologique de l’hypothyroïdie consiste en une thérapie de substitution à partir d’une hormone thyroïdienne de synthèse (la lévothyroxine), qui remplace les hormones que la thyroïde ne parvient plus à sécréter normalement. Le traitement est administré quotidiennement par voie orale, à distance d’une prise alimentaire (à jeun) et il est généralement bien toléré.
Le médecin décidera du dosage en fonction du taux de TSH et des hormones thyroïdiennes, ainsi que de l’état clinique du patient. A l'équilibre, la TSH est stable et l'état clinique du patient est satisfaisant. Un suivi annuel est alors préconisé.
Si l’hypothyroïdie n'est pas diagnostiquée et traitée, elle peut s’aggraver et provoquer différentes complications, comme par exemple :
Il existe également un lien entre l’hypothyroïdie non traitée et la baisse de la fertilité chez la femme, ainsi que l’augmentation de malformations et de troubles héréditaires possibles chez l’enfant né d’une mère hypothyroïdienne.
Si elle n’est pas traitée durant la grossesse, l’hypothyroïdie dite congénitale, c’est-à-dire présente à la naissance, provoque de graves altérations du développement physique et cognitif. Pendant l’enfance (hypothyroïdie acquise) elle peut également engendrer un retard du développement sexuel. En revanche, si le diagnostic est précoce et le traitement adapté, la carence en hormones thyroïdiennes peut être compensée avec un contrôle efficace et la garantie d’une bonne qualité de vie.
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